Mairie de Lézardrieux

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Paul Le Flem

Article de Michel Lemeu dans la revue Ar Men, octobre 1993

 

"J'ai aimé la musique plus que tout, et c'est devenu un besoin pour moi. C'est elle qui m'a sauvé, qui a plongé en moi, qui m'a attiré, et qui m'a passionné finalement".

Le trégorrois Paul Le Flem s'éteignait le 31 Juillet 1984 à Tréguier (Côtes d'Armor), à l'âge de 103 ans, après une vie entière consacrée à la composition et à l'enseignement des compositeurs du vingtième siècle. L'orchestre qui avait résonné un siècle durant dans son imaginaire faisait silence.

Pourtant, sur les landes bretonnes et sur les grèves d'Armor, planent à tout jamais les mélodies que la Bretagne a inspirées à cet aquarelliste de la musique. Après une période d'oubli, les musicologues et le public breton redécouvrent ce compositeur ancré au plus profond de l'âme celtique.

Les chants de l'enfance

Paul Le Flem naît le 18 Mars 1881, à Radon, dans l'Orne, où son père, fonctionnaire des impôts, était en poste pour quelques temps. Il ne restera que peu de temps dans cette région de Normandie, et, tout au long de sa vie, il affirmera être né à Lézardrieux, dans les Côtes d'Armor : fait d'importance pour ce musicien qui s'est affirmé, sa vie durant, comme appartenant à l'âme bretonne et à sa culture. Son enfance se déroule donc dans la ferme des racines paternelles, dans ce petit bourg de Lézardrieux, entre Trégor et Goëlo, parlant le breton à la maison et avec ses camarades.

Paul Le Flem perd sa mère à l'âge de quatre ans, et son père à douze ans. Sa famille paternelle le prend en charge, mais c'est, avant tout, seul, sans frère ni soeur, qu'il allait devoir se forger lui-même les armes qui lui permettraient d'affronter le monde de la musique, sans savoir qu'il allait conquérir la vie musicale parisienne, et que ses oeuvres seraient entendues partout dans le monde.

Lézardrieux, le lieu de l'enfance de Paul Le Flem, lui offre beaucoup plus qu'un terrain pour les jeux. Enfant, la musique devait le marquer définitivement et susciter cette vocation qui le conduirait de symphonies en opéras. Pas la "musique savante" car elle n'avait pas encore fait son entrée dans les foyers comme aujourd'hui par la radio, la télévision, les disques ou les concerts. Mais la musique du peuple breton : les cantiques chantés aux offices religieux auxquels il assistait le dimanche avec ses camarades de pensionnat. Le chant des bardes qui allaient encore de maison en maison: tel le ramoneur Claude, dont Paul Le Flem a gardé toute sa vie le souvenir, ou Yann Ar Minous, l'aède de Plouguiel. De cette empreinte définitive du terroir trégorrois allaient naître les premières compositions. De son propre aveu, il n'a jamais su comment il avait appris le solfège, et il ne recevra ses premières leçons de musique que beaucoup plus tard !

Alain Jézéquel, maire de Lézardrieux de 1995 à 2001, a fait baptiser l'école publique élémentaire "Ecole Elémentaire Paul Le Flem"

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