Le pont suspendu
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Le Pont de Lézardrieux à marée haute
Origine de l’article : Site Glad « inventaire du patrimoine culturel de la Région Bretagne
Complété par un texte de Robert Mouly – Cercle d’histoire Archéologique de la Presqu’île
Avant le XIX ème siècle, les liaisons entre le Trégor et le Goelo s'effectuaient par des bacs entre « Traou An Treiz » en Lézardrieux sans la protection de « Saint-Christophe » et « Lannec An Treiz » en Paimpol-Plounez sous la protection de « Saint Julien ».
1836 : Le pont à tablier en bois
Source: http://www.art-et-histoire.com/
Le premier pont à tablier en bois
Par ordonnance du roi Louis Philippe du 23 mai 1836, on autorise la construction d'un pont passerelle pour relier les deux rives. Ce pont à tablier en bois était à péage.
Le projet initial 'tendant à l'édification d'une travée routière sur le bas Trieux' fut le fait d'une proposition de Ozou, entrepreneur, qui avait déjà réalisé à Tréguier le premier pont du Département (le 'Pont Canada'). En 1833, les conseils municipaux des communes de Paimpol et de Lézardrieux, dans un intérêt commun, décidèrent du cahier des charges du projet de 'pont suspendu et à péages'. Cependant, ce pont pouvait concurrencer le port de Pontrieux, plus en amont, qui ne pourrait plus recevoir des navires de commerce, portant haut leur gréements, sous le faîtage du pont. Néanmoins, le nouveau pont conçu par Ozou laissait le passage suffisant aux 'navires de 150 tonneaux à condition qu'ils franchissent le 'Trou-au-Feu' par basse mer, à l'étale'. Une ordonnance du Roi Louis Philippe, en date du 23 mai 1836, autorise la construction d'un pont suspendu sur la route départementale n°1 de St-Brieuc à Morlaix pour remplacer le bac du Goëlo.
La construction et l'entretien de l'ouvrage seront assurés par une subvention de l'Etat de 40 000 Francs et l'institution d'un péage qui sera perçu par le concessionnaire du pont.
Le coût de l'ouvrage au moment du devis est évalué à 270 000 F; l'adjudication a lieu le 6 août 1836 et la concession est adjugée pour 26 ans à la Société Seguin Frères, associée au Sieur Ozou qui par la suite se sépareront.
Les pierres des fondations sont extraites à Bréhat et à l’île Morville (Pleumeur-Bodou). Les spécifications du pont se finalisent ainsi : portée de 150 mètres, travées en maçonnerie, deux arches. La suspension est assurée par six câbles composés chacun de 304 brins en fer. Le tablier large de 4,20 m entre garde-corps, est retenu par des tiges verticales espacées d'1,20 m.
Le 10 Août 1840 (le 9/6/1840 selon les archives Seguin) le pont est réceptionné et est ouvert à la circulation.
A noter qu'en Février 1882, la circulation des véhicules de plus de 4 tonnes de poids total en charge est interdite ainsi que les voitures attelées de plus de trois chevaux. En Août de la même année l'ensemble de la suspension est remplacé preuve d'une fatigue de l'ouvrage.
D'après les tables issues des fonds d'Archives Seguin, il semble que la compagnie Seguin frères ait été largement déficitaire. Elle affichait alors 59 123 francs de déficit. (171 529 F de dépenses et seulement 82 846 F de recettes).
A l'issue de la période de 26 ans contractuelle de la concession (soit le 10/6/1866), le pont est racheté par le Conseil général.
Le vieux pont enjambant le Trieux
' Le 10 juin 1840, l'évêque de Saint-Brieuc bénissait, en présence d'une affluence considérable de spectateurs, le magnifique pont suspendu de Lézardrieux, sous lequel passent à pleines voiles les navires d'un fort tonnage. Ce même jour le préfet des Côtes-du-Nord le livrait à la circulation, et, sur la demande de l'architecte, M. Vignon, les dames patronesses de Lézardrieux et de Plounévez [sic] se faisaient péagères jusqu'au soir dans l'intérêt des pauvres de ces deux communes, auxquels cette journée rapporta 148 fr. 55 c. Les premiers travaux de ce pont avaient été commencés en juillet 1838. Depuis cette époque, Lézardrieux communique facilement et sans danger avec Paimpol, sans être obligé comme autrefois de traverser le bras de mer qui les sépare sur des bacs peu sûrs et fort incommodes ' (Benjamin Jollivet 1859).
1924 : construction du pont actuel
1924: la construction du nouveau pont
Le nouveau pont fut construit en 1924 par les Ateliers de Bordeaux et les Ateliers du Temple à Cherbourg, sans interrompre la circulation, puisque la technique consistait à construire le nouveau tablier sous l'ancien (relevé de 1 mètre pour l'occasion), dont la chaussée était en bois. Ce nouveau pont, du type 'pont Cantilever rigide' fut l'œuvre de Gaston Leinekugel-Lecocq, polytechnicien, ingénieur hydrographe de la Marine, après un premier projet de l'ingénieur des Ponts Harel de la Noë en béton de 1913. Inauguré en mai 1925, ce pont suspendu est du type cantilever. La longueur de son tablier est de 154,60 mètres.
Il fut inauguré le 5 juillet 1925.
Une fois l´ouvrage suspendu construit, l'ancien pont fut démonté.
Le pont de Lézardrieux est un pont routier construit lors de l'aménagement de la voie ferrée d'intérêt local de Tréguier à Paimpol, ancienne ligne de chemin de fer à voie métrique comprenant un embranchement jusqu'à Pleubian depuis Pleumeur-Gautier. Au départ de Paimpol, la voie ferrée franchissait le Trieux via le pont suspendu remanié et renforcé pour l'occasion, desservait la gare aménagée au sud-ouest du bourg (actuel lotissement de la gare), puis continuait sa course vers le nord-ouest en direction de Pleumeur-Gautier.
La ligne de chemin de fer Paimpol-Tréguier, fermée le 31 mars 1950, fut déclassée le 28 septembre de la même année. La voie du petit train fut supprimée en 1972 au profit d'un élargissement carrossable.
Plaque visible sur un des piliers