Lézardrieux et son histoire
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Bibliographie: Le patrimoine des Communes des Côtes d'Armor - Tome 1 - Editions Flohic
Collaboration rédactionnelle: André Escurat, Francis Guillou, Georges Le Breton, Robert Mouly, Julien Rannou, Yvon Thomas, Ludovic Le Guyader
Un peu d’histoire …
Le site est occupé très tôt, dès la préhistoire, puis à l'époque gallo-romaine, comme le laissent supposer les substructions de Castel-ar-Hoc. Dès le début du Moyen Âge est fondé le prieuré de La Magdeleine, dépendant du monastère de Saint-Jacut et de l'évêché de Dol. Un château est également construit, pour défendre la position stratégique, sur les bords du Trieux.
La trève de Lézardré, mentionnée en 1484, dépend de Pleumeur-Gautier.
Les Lézardriviens élisent leur première municipalité en 1790.
C'est grâce à l'importance de ses justices seigneuriales que le district de Pontrieux désigna Lézardrieux comme chef lieu de canton.
Les communes de Pleumeur et de Pleubian, se trouvant lésées par cette nomination demandèrent au district et au Département de ne pas admettre Lézardrieux dans cette fonction. C'est alors que le district avec la complicité de Lézardrieux demanda à la 'frairie' de Kermouster de bien vouloir se joindre à la commune de Lézardrieux. Cette dernière accepta avec une certaine fierté, et Lézardrieux resta chef lieu de canton.
Jusqu'en 1793, la commune est un prieuré-cure de l'abbaye Saint-Georges de Rennes (Ille-et-Vilaine). Elle prend une certaine importance en 1815 grâce à la construction de son port. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Lézardrieux est le site de nombreux faits de résistance.
Histoire de la commune de Lézardrieux, chef lieu du canton
Robert Mouly, CHAP- Cercle d'histoire et d'archéologie de la Presqu'île.
Noblanz Lézardré
En 1789, Lézardrieux n'étant pas paroisse, ne présenta pas de cahier de doléances. Les Royalistes s'appuyant sur le Clergé publièrent un prototype, largement répandu dans toute la province. Il ne sera pas utilisé dans l'évêché de Tréguier, sauf dans la paroisse de Pleumeur-Gautier, qui par la suite, fidèle à l'ancien régime, ne trouva rien de mieux que de faire élire comme Maire, son propre Recteur : l'Abbé Galbon.
Cette paroisse de 4225 habitants, avant la sortie de la trêve de Lézardrieux, s'attira les foudres du district de Pontrieux et ainsi perdit la possibilité de devenir 'chef Lieu de canton'. Elle perdit en même temps son accès à la mer et en particulier ses droits concernant l'usage de la coupe du goémon sur les rives du Trieux.
La trêve de Lézardrieux qui dépendait de la Paroisse de Pleumeur-Gautier et de l'évêché de Tréguier, se joignant au prieuré de la Madeleine de Lézardré, le Prioly, qui dépendait de l'évêché de Dol, forma sa commune en 1790.
Il y avait à Lézardrieux, plusieurs cours de justice importantes, dépendant toutes de la baillie de Tréguier et du Comté de Guingamp, avec leurs auditoires, prisons et fourches patibulaires dans cette localité. Voici leurs positions à la veille de la Révolution :
'Haute Justice' : Le tribunal appelé dans l'ancien régime 'Grande Table Ronde', pour les hauts délits, se trouvait à l'emplacement de la grande maison située entre la poste actuelle et l'établissement 'Le Palmier', comme en témoigne la superbe grille en fer forgé plein avec des fleurons en fleurs de lys.
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Botloy-Lézardré : Marquis du Châtelet
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Launay-Botloy : Monsieur de la Châlotais
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Kermarquer-CoatrevAn : Comte de Langle
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Troas : Le Prestre de Châteaugiron
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Lezerec-Bourgblanc : Comte de Kersauson
L'auditoire de Lézardrieux avait ses 'fourches patibulaires', 'Park ar Justice' ou 'Criminelo' sur les hauteurs de Kernu pour Botloy-Lézardré et à Fentenn Itron pour Kermarquer.
'Moyenne et Basse Justice' : le tribunal appelé sous l'ancien régime 'Petite Table Ronde' pour les délits communs, se trouvait à l'emplacement du restaurant actuel 'le Palmier', où l'on voit encore dans la façade les traces de reprise de la maçonnerie après les déprédations de la Révolution.
La prison se trouvait dans le même secteur derrière les cours de Justice.